Facilitation graphique - Facilitation visuelle avec Fanny Didou
Pour aborder des sujets complexes lors de séminaires, il me semble essentiel d’apporter une dimension sensible qui brise la densité et la linéarité des présentations.
En tant que facilitatrice graphique, je consacre mon temps à traduire l’information en dessin, permettant ainsi de rendre les échanges plus accessibles et engageants.
Ma riche expérience en facilitation graphique, alliée à mon expertise des enjeux environnementaux et sociaux, me permet d’offrir à mes clients un accompagnement de qualité qui capture l’essence de leurs conversations les plus techniques.
Ci-dessus, voici le résultat de la présentation réalisée lors de la clôture de la Conférence Européenne Maritime, en mai dernier à Svendborg, organisée par la Commission Européenne (DGMARE)
Au cours de ces deux jours, j’ai suivi différentes tables rondes et j’ai pu rendre compte du séminaire par le biais de cette narration visuelle. Les sessions traitaient d’enjeux de politiques publiques et de préservation de la biodiversité.
Découvrez la vidéo pour voir comment la facilitation graphique peut donner vie à des discussions complexes !
La facilitation graphique, le dessin en direct : un outil pour accompagner le dialogue en direct
La facilitation graphique permet de favoriser le dialogue, de créer un environnement d’écoute entre les participant.es, tout en mettant en lumière les informations clés de manière visuelle et synthétique.
Les principes fondamentaux de la facilitation graphique
La facilitation graphique s’appuie sur plusieurs principes, en voici certains, essentiels au bon déroulement de la facilitation graphique :
- La pensée visuelle : 90% de l’informaiton transmise au cerveau est visuelle. Partant de ce principe, la facilitation graphique utilise des images, symboles et métaphores visuelles pour faciliter la compréhension et la mémorisation des idées. L’utilisation de métaphore visuelle, permet de donner la vue d’ensemble, et de faire du lien entre les différents moments, idées, éléments d’un système.
- L’écoute active : On parle beaucoup d’écoute active, mais il est important de clarifier ce qu’on entend par là. Il existe différents « niveaux » d’écoute, qui correspondent à des postures différentes du facilitateur ou de la facilitatrice graphique. Otto Scharmer (theory U) a décrit 4 niveaux d’écoute (1) l’écoute en mode téléchargement, (2) l’écoute factuelle (3) l’écoute empathique, (4) l’écoute générative.
La practicienne Kelvy Bird applique chaque niveau d’écoute à la pratique de scribing, n’hésitez pas à approfondir en allant faire un tour sur son site en cliquant : ICI
- La synthèse : L’écoute active permet de faire preuve de discernement pour identifier les éléments clés à représenter graphiquement, en évitant de se perdre dans les détails.
Le Scribing
Le « scribe » désignait en egypte ancienne, la personne prenant des notes, rédigeant des textes importants. Dans le monde de la facilitation graphique, le scribe désigne la personne prenant des notes visuelles en direct lors de réunions, ateliers, conférences. Le contenu permet la production d’une synthèse visuelle, qui pourra être partagée ensuite aux participants.
Le scribing consiste à retranscrire en temps réel les idées exprimées lors d’une réunion ou conférence, sous forme de dessin et de texte. Cela permet de garder une trace visuelle des échanges, tout en facilitant la compréhension et la mémorisation des concepts abordés.
La cartographie d’information
Aussi appelée « mind mapping », cette technique consiste à représenter graphiquement les informations sous forme de carte mentale, en organisant les idées autour d’un concept central. Elle est particulièrement utile pour structurer sa pensée, explorer de nouvelles pistes de réflexion et favoriser l’émergence d´idées nouvelles.
L’utilisation de templates
Les templates, ou modèles graphiques préconçus, peuvent être utilisés comme base de travail pour aller recueillir ensuite l´information. Par exemple, un template en forme d’arbre pourra être utilisé pour identifier les causes et conséquences d’un problème, tandis qu’un template en forme de spirale pourra aider à élaborer un plan d’action étape par étape.
Adopter la bonne posture en tant que facilitateur graphique
Pour exercer efficacement le rôle de facilitateur graphique, il est important d’adopter une posture adéquate :
- Être à l’écoute : privilégier l’écoute active et la reformulation pour bien comprendre les propos des participants.
- Être synthétique : privilégier la simplicité et la clarté pour représenter graphiquement les idées, en évitant les détails superflus.
- Être adaptable : savoir s’adapter aux besoins des participant.es, au contexte de la réunion et aux imprévus qui peuvent survenir.
- Créer un climat de confiance : instaurer une atmosphère bienveillante et non-jugeante, propice à l’échange d’idées et à la créativité.
Les bénéfices de la facilitation graphique
Le recours à la facilitation graphique présente de nombreux avantages :
- Amélioration de la communication : les images et symboles utilisés facilitent la compréhension des idées et permettent de dépasser les barrières linguistiques ou culturelles.
- Stimulation de la créativité : le travail visuel favorise l’émergence de nouvelles idées et solutions, en stimulant l’intelligence collective et l’imaginaire des participants.
- Renforcement de l’engagement : les participants sont davantage impliqués dans la réunion, en étant acteurs de leur propre apprentissage et en participant activement à la co-construction du savoir.
- Meilleure mémorisation : les informations représentées graphiquement sont plus facilement assimilables et mémorisables que les informations purement textuelles.
Les clés pour réussir sa facilitation graphique :
- Se préparer : bien connaître le sujet et les objectifs de la réunion, ainsi que les attentes de la conférence.
- Connaitre la « culture » de l´organisation : s´imprégner au mieux du contexte de l´organisation, pour comprendre les enjeux de la rencontre.
- Penser le format de la facilitation graphique les : L´objectif de la rencontre est-il de recueillir les retours des participant.es ? Il sera alors intéressant d´imaginer un temps où les participants pourront aussi déposer leurs idées après la conférence. Il est possible d´imaginer une fresque collective et participative pour aller récolter les contributions des participants. Si l´objectif principal et d´encourager les questions des participants en plénière, la facilitation graphique sur tablette convient parfaitement.
- Interagir avec les participants : encourager les échanges et solliciter les retours d’expérience, pour co-construire ensemble une vision partagée et enrichissante. Donner son point de vue et partager les idées clés à la fin de la session. Un outil clé au bon déroulement d’une session.
En somme, la facilitation graphique est une méthode d’accompagnement innovante et puissante pour apporter de la créativité et du sensible aux conférences et séminaires. En mettant en lumière les informations clés de manière visuelle et synthétique, elle favorise la communication, l’écoute et l’échange d’idées entre les participant.es, tout en stimulant leur créativité et engagement.